Le maire François de Mazières a dévoilé le programme des 330 spectacles qui seront proposés en juin dans soixante lieux de la ville et « pour tous les publics ».
La 29e édition du Mois Molière donne un petit avant-goût du festival d’Avignon Off. Un signe : François de Mazières, le créateur de ce rendez-vous étrenné en 1996, a annoncé le programme le 30 avril au matin près d’un café situé à deux pas de la Comédie-Française… Une dizaine de spectacles seront repris cet été dans le Vaucluse, en particulier au Petit Louvre et dans l’ancien Carmel de la cité des Papes. « On sait que c’est très dur pour les compagnies, cela permet de lancer des projets. Tous les quartiers de Versailles accueilleront des spectacles d’amateurs très confirmés ou pas », annonce l’élu.
Riche de 330 spectacles, dans 62 lieux de sa ville, il entend attirer le plus grand nombre, dont des familles à des prix avantageux – à partir de 2 euros -, notamment dans la prestigieuse Cour de la Grande Écurie. François de Mazière souhaite « garder l’esprit des premières années d’Avignon » et considère sa manifestation comme une « pépinière de talents ». « La carte Off est équivalent au prix d’une place de cinéma », rappelle le metteur en scène Ronan Rivière.
La Fontaine, Kessel, Offenbach, Dostoïevski…
« François de Mazières nous donne des ailes », se réjouit Stéphanie Tesson de retour avec les Fables de La Fontaine dans le potager du roi. Le poète est le « premier écologiste », rappelle la directrice du théâtre de Poche-Montparnasse. La programmation de cette édition est éclectique, elle alterne des œuvres du répertoire, des spectacles musicaux, de rue, ou encore des seuls en scène. Un mélange de créations comme le prochain spectacle d’Éric Bouvron, Cléopâtre, la reine louve, ou le Cabaret mythique d’Élisa Benizio, la fille de Shirley et Dino, et de reprises (Les Fâcheux, Le Dindon, Le Travailleur de la mer, La Valise de Sophie Forte,…).
Les Mauvais élèves
Quelque 150 000 amoureux de spectacle vivant dont de nombreux mélomanes découvriront Le Chant des lions, de Julien Delpech et Alexandre Foulon monté par Charlotte Matzneff. Inspiré par le Chant des partisans de Joseph Kessel, il met en scène une chanteuse lyrique déchue (le 31 mai, Cour de la Grande Écurie). Ou La Belle Hélène et les garçons, très librement adapté de l’opéra-bouffe d’Offenbach par Martin Loizillon à l’origine d’Une soirée chez Offenbach (actuellement au Théâtre de Passy). L’intrigue se déroule lors du tournage de la 127e saison de la célèbre série lancée dans les années 90 par AB Productions !
Dans un registre plus grave, on découvrira Les Dactylos, la comédie grinçante de Murray Schisgal dans une adaptation de Laurent Terzieff et Les nuits blanches d’après une nouvelle de Dostoïevski mis en scène par Ronan Rivière sur des musiques de Rachmaninov (du 3 au 6 juin et en septembre au Lucernaire). À ceux qui l’auraient manqué, nous conseillons cette remarquable adaptation du Village allemand ou le journal des frères Schiller, de Boualem Sansal, actuellement en détention en Algérie. « Les jeunes sont étonnés quand on leur apprend que l’auteur est en prison, il résonne malheureusement avec ce qui se passe aujourd’hui », explique Frédéric Guittet, auteur du spectacle. Il indique que Costa Gavras avait songé à transposer le livre au cinéma.
DR
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