Le public devra patienter encore un peu avant de découvrir les nouveaux espaces du Théâtre du Nouveau Monde (TNM). Après de nombreux retards, la direction prévoit une livraison « à la fin de l’automne ». Le coût total des travaux, lui, est maintenant évalué à 35 millions.
L’inauguration du théâtre de la rue Sainte-Catherine avait pourtant été annoncée pour le début de la présente saison, et avant ça le printemps dernier, mais les travaux sont encore loin d’être terminés. La femme qui fuit, qui a lancé le bal la semaine dernière, a accueilli ses premiers spectateurs par les portes latérales, comme c’est le cas depuis trois ans.
Les travaux d’agrandissement et de rénovation ont commencé en 2021. Un chantier d’abord évalué à 20 millions, mais qui a été affecté par la hausse vertigineuse des coûts, due entre autres à l’inflation, mais aussi à la pénurie des matériaux et de la main-d’œuvre. L’an dernier, le budget est passé à 30,5 millions. Et selon la direction du TNM, il s’établira à environ 35 millions à la fin des travaux.
Le nouveau codirecteur général et directeur artistique du TNM, Geoffrey Gaquère, convient que le coût peut paraître élevé, mais il affirme : « Vu l’ampleur du chantier, si on se compare avec d’autres, on est dans la norme. Personne n’a pu échapper à la hausse des coûts. »
« On a quand même ajouté un théâtre dans le théâtre avec la salle Réjean-Ducharme, insiste-t-il, une salle à configuration variable d’une capacité de 100 places, qui va être destinée à la relève et à l’autochtonie. Au même niveau que cette salle, au premier étage, on a construit un foyer pour accueillir les spectateurs, et au-dessus, on a construit une nouvelle salle de répétition. »
Geoffrey Gaquère n’a pas voulu se prononcer sur une date, mais il prédit que les travaux seront terminés « à la fin de l’automne ». L’ouverture du café-restaurant suivra.
« Ce n’est pas possible de donner une date précise, parce qu’il y a trop d’éléments qu’on ne contrôle pas, nous dit-il. Le nombre d’ouvriers sur le chantier, les retards dans la livraison des matériaux, etc., mais le calendrier de l’entrepreneur actuel nous mène à la fin de l’automne. » On se souviendra qu’à la fin de l’été 2022, un incendie sur le chantier avait endommagé la partie arrière du bâtiment, retardant ainsi les travaux de plusieurs mois.
Si la structure extérieure est maintenant quasi terminée, la direction du théâtre nous indique qu’il reste encore à achever le hall de l’entrée principale, l’installation du nouvel escalier, le plancher de la salle de répétition et la nouvelle billetterie.
Les bureaux, eux, sont terminés, mais il reste un travail de finition, nous dit M. Gaquère, tout comme la salle Réjean-Ducharme, qui doit maintenant être « équipée d’un point de vue artistique ».
Geoffrey Gaquère, qui vient d’être nommé à la tête du TNM en remplacement de Lorraine Pintal, aura le temps de s’approprier ces nouveaux espaces et de veiller à la livraison du chantier vu que Mme Pintal a programmé les deux prochaines saisons avant de tirer sa révérence.
« Ça me permet d’arriver, de comprendre comment fonctionne ce navire, parce qu’il y a une expertise dans tous les domaines, nous dit son successeur. C’est beaucoup d’absorption de connaissances. Compte tenu de la grosseur du paquebot, c’est pas plus mal. Ça me laisse le temps de rencontrer les artistes et de travailler tranquillement sur ma première saison. »
Cela dit, le théâtre peut compter sur une base impressionnante d’abonnés. Au sortir de la pandémie, leur nombre se situait autour de 7000 personnes, selon Geoffrey Gaquère. L’an dernier, ils étaient environ 9000 et cette année, le TNM a franchi le cap des 10 000 abonnés. « Le défi des prochaines années sera de développer de nouveaux publics, croit-il, tout en conservant le public actuel. »
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