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Festival international de la chanson de Granby | Quand Fabienne Thibeault remet… un Fabienne

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Au terme d’une finale relevée et diversifiée, c’est l’autrice-compositrice-interprète Vaëlle qui a remporté le grand concours du Festival international de la chanson de Granby (FICG), dimanche soir. Et elle a reçu le trophée Fabienne… des mains de Fabienne Thibeault elle-même.


Quand les organisateurs du FICG ont su que l’inoubliable première Marie-Jeanne de Starmania était au Québec en ce moment, ils ont tout fait pour qu’elle vienne assister à la finale du concours qu’elle a remporté il y a 50 ans exactement.

« C’est tellement symbolique », dit la directrice générale du FICG, Josée Mailhot. Surtout que c’est seulement depuis l’an dernier que le trophée porte son nom, décision prise pour rendre hommage à celle qui a été la première d’une longue lignée d’artistes ayant fait leurs premiers pas à Granby.

PHOTO CHRISTEL BOURQUE, FOURNIE PAR LE FICG

Fabienne Thibeault et l’autrice-compositrice-interprète Vaëlle

« Une délicate attention », qui a fait bien plaisir à la principale intéressée. Elle a donc accepté bien volontiers l’invitation, nous a-t-elle raconté quelques heures avant la grande finale.

« Cinquante ans, mon dieu… J’aime mieux dire que c’était en 1974, ça fait moins vieux ! », lance Fabienne Thibeault, qui constate à la fois que « le temps a passé » et que « le festival est toujours aussi vivant ». La chanteuse de 72 ans, qui est en train de faire aboutir un projet de comédie musicale sur lequel elle travaille depuis 25 ans, aime bien voir la boucle se boucler ainsi.

PHOTO JEAN GOUPIL, ARCHIVES LA PRESSE

Le producteur et imprésario Gilles Talbot, remettant un disque de certification à Luc Plamondon et à l’équipe de Starmania (dont Nanette Workman, à gauche sur la photo, et Fabienne Thibault), en janvier 1979.

J’avais 22 ans à l’époque, c’était avant Starmania. Le Festival a été une première marche, où tu affrontes le public dans des conditions sérieuses, où tu apprends beaucoup. C’est une belle première fois.

Fabienne Thibeault

Une première fois qui l’a ensuite mené à la Chant’Août en 1975 sur les Plaines, où sa voix exceptionnelle a été remarquée par le producteur Gilles Talbot et le parolier Luc Plamondon. La suite fait partie de l’Histoire.

La chanteuse québécoise vit en France depuis 30 ans maintenant. Elle a profité d’une invitation par participer à une célébration des 45 ans de Starmania, qui aura lieu ce vendredi dans le cadre de la SuperFrancofête à Québec, pour arriver plus tôt au Québec… et aller voir la première du Starmania de Thomas Jolly à Montréal ! « Après, je suis allée chez mon frère à Baie-Saint-Paul. »

Et cette nouvelle version, elle lui plaît ? « Oui ! Je l’avais vu déjà à Paris et Rouen. Avec les moyens technologiques et financiers, et toute la masse de documentation, Thomas Jolly avait de la matière pour faire quelque chose de réussi, en lien avec l’actualité. Pour Luc, c’était aussi vraiment important, je pense. Et les interprètes sont vraiment bons. »

Quand elle se revoit gagner Granby à 22 ans, Fabienne Thibeault se souvient de la fierté de ses parents. Et si elle pouvait parler à la Fabienne de l’époque, elle lui dirait quoi ? « Lâche pas ! La vie est belle, il se passe plein de choses, de tout acabit. »

La finale

Parmi les 24 artistes ou groupes qui ont participé aux quatre demi-finales du FICG la semaine dernière, cinq sont passés en finale : quatre choisis par un jury de professionnels, et un autre plébiscité par le public.

Pendant la soirée animée par Pierre-Yves Lord au Théâtre Palace, les finalistes ont chacun leur tour présenté trois chansons, dans un spectacle dont la direction artistique est assurée par l’acteur, dramaturge et metteur en scène Robert Bellefeuille.

Parmi les particularités de Granby comme concours : l’orchestre maison de six musiciens, sous la direction d’Andre Papanicolaou, qui accompagne les finalistes dans leur tour de chant, mais aussi pendant toute la quinzaine du FICG, ce qui insuffle du professionnalisme à l’ensemble des prestations. Et une énergie contagieuse naît de la présence des autres demi-finalistes dans la salle. Assis dans les rangées d’en avant, ils encouragent les amis avec qui ils viennent de vivre une expérience unique, avec un esprit d’équipe beau à voir.

On a donc vu défiler Mercure, les seuls à ne pas avoir joué avec l’orchestre, groupe originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu qui allie hip-hop et heavy metal. On a ensuite entendu Léa Deschesnes, du Lac-Saint-Jean, à la poésie et la voix très incarnées, puis le très lyrique Jérémie Arsenault. A suivi Louis-Julien Durso, chanteur théâtral qui a une formation de comédien et un album à son actif, et qui maîtrise la scène avec intensité et les mots avec assurance. Finalement est venu Vaëlle, qui a gagné sa place en finale grâce au public, chanteuse la plus pop du lot, avec ses mélodies accrocheuses et sa joie contagieuse.

PHOTO CHRISTEL BOURQUE, FOURNIE PAR LE FICG

L’autrice-compositrice-interprète Vaëlle, grande gagnante du Festival international de la chanson de Granby.

Le vote des jurés – des membres de l’industrie, mais pas les mêmes que lors des demi-finales – s’est déroulé pendant qu’Émile Bourgault, gagnant de l’an dernier et premier récipiendaire officiel du prix Fabienne, a chanté quatre de ses chansons. Après l’annonce d’une flopée de prix individuels, que se sont surtout partagés Léa Deschênes et Vaëlle, le grand prix tant attendu a enfin été dévoilé. Et c’est une Vaëlle extrêmement émue et sonnée qui est venue recevoir son trophée des mains de Fabienne Thibeault.

Quelques minutes plus tard, en entrevue, l’autrice-compositrice-interprète de 32 ans n’en revenait toujours pas. « Je suis reconnaissante et étonnée. Étant donné que c’est le public qui m’a envoyée ici, je voyais vraiment la finale comme un cadeau, un bonus. Je me disais que j’allais en profiter au max, mais je ne pensais pas à l’après. »

Vaëlle, qui a décidé de se lancer avec ses propres chansons il y a à peine deux ans, a adoré son expérience au festival, autant pour les apprentissages que les rencontres humaines. La suite, pour l’instant, sera de travailler sur la sortie de son premier simple. « C’était déjà ça qui était prévu. »

Et recevoir un prix des mains de Fabienne Thibeault ? « C’est impressionnant, c’est une personne qui a une grande carrière, une présence, une voix… C’est tellement un bel honneur ! Je n’ai pas de mots, je suis tellement saisie. Fabienne Thibeault qui me remet le Fabienne. Je vais toujours avoir ça. »



Content Source: www.lapresse.ca

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