« C’est un miracle qu’on soit ici aujourd’hui. » Contre vents et (surtout) marée, Télé-Québec a réussi à lancer sa programmation 2024-2025 jeudi, moins d’une semaine après l’inondation ayant ravagé son siège social.
En table ronde loin des dégâts, au centre-ville de Montréal, la présidente-directrice générale du diffuseur public, Marie Collin, a indiqué qu’elle n’avait « jamais vécu quelque chose d’une telle ampleur ».
« C’est hors norme », a-t-elle commenté, avant d’ajouter qu’il s’agissait d’une situation « hors du commun », une expression qui, fruit du hasard, sert aussi de slogan au diffuseur pour l’année 2024-2025. (« Une rentrée hors du commun », « Une programmation hors du commun »… La formule placarde les documents officiels remis aux journalistes.)
Le bâtiment historique où Télé-Québec a déménagé ses pénates, en 2021, a subi d’importants dommages après l’éclatement d’une conduite d’eau, vendredi dernier, dans l’arrondissement de Ville-Marie. Le fameux « geyser » n’a pas épargné les archives du diffuseur, entreposées au sous-sol.
Concernant les costumes d’émissions cultes comme Les Oraliens et Passe-Partout, envoyés aux bons soins d’une entreprise spécialisée en restauration, les dommages sont moins graves qu’on ne le croyait. « Les gens qui s’en occupent sont optimistes. Ça sent bon », a précisé Marie Collin.
Quant aux systèmes électrique et informatique, également situés au sous-sol, c’est une tout autre histoire. On parle d’une infrastructure « à refaire en grande partie ».
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Marie Collin, présidente-directrice générale de Télé-Québec
« Dans l’échelle des catastrophes qu’on pouvait envisager, c’est une des pires. Les gens qui descendent au sous-sol sont habillés en scaphandres », a ajouté la PDG, qui s’attend à au moins deux mois de télétravail avant d’envisager un retour sur place, dans les étages supérieurs.
Depuis lundi, Télé-Québec occupe des espaces de bureau appartenant à TV5 au cœur du Vieux-Montréal, selon une entente de réciprocité signée – par un heureux hasard – la veille de l’inondation.
Le diffuseur demeure en mode « gestion de crise », mais bonne nouvelle : son siège social sous le pont Jacques-Cartier a retrouvé l’électricité mercredi. Autre bonne nouvelle : sa nouvelle programmation devrait débuter, comme prévu, le 2 septembre. Marie Collin y croit.
Encore plus de fictions
Et cette programmation, à quoi ressemble-t-elle ? L’aperçu donné aux journalistes laisse présager une grille horaire 2024-2025 comportant plusieurs séries de fiction originales, dont sept nouveautés.
Le diffuseur n’aurait jamais pu atteindre cette marque sans l’enveloppe de 101 millions de dollars sur cinq ans qu’il a reçue du gouvernement du Québec pour l’offre jeunesse, et l’enveloppe de 20 millions sur deux ans qu’il a reçue pour l’offre grand public, a souligné Marie Collin.
Pourquoi privilégier la fiction ? « Parce que c’est ce que le public recherche, a expliqué la vice-présidente des contenus, Nadine Dufour. D’après elle, Télé-Québec « fait des fictions différentes ».
On n’ira pas jouer dans les talles des autres diffuseurs. Ce qu’ils font, ils le font très bien. Nous, on est dans la série de genre, la série plus alternative. On prend plus de risques.
Nadine Dufour, vice-présidente des contenus de Télé-Québec
On peut difficilement lui donner tort quand on jette un œil au menu du réseau. Côté adulte, parmi les titres les plus intrigants, on souligne trois productions qui prendront l’antenne cet hiver : L’Académie des ratons – Qui a poussé Mélodie ?, une « comédie polar » située en garderie avec Chantal Fontaine, Catherine Chabot et Jacques L’Heureux, qui atterrira en ondes cet hiver, Kamikazes !, une comédie à sketchs avec Fabiola Nyrva Aladin, Éric Bernier et Kathleen Fortin, et T-Rex (titre provisoire), dans laquelle trois amis d’enfance se livrent à un dangereux jeu de virilité.
En décembre, la chaîne profitera de l’entre-saison pour présenter La dernière communion, une comédie où trois religieux (Guy Jodoin, Fayolle Jean, Jean-Pierre Bergeron) décident de quitter leur monastère, et LIAM, où Bianca Gervais campe une scientifique qui conçoit un adolescent androïde pour remplacer son enfant décédé. « C’est une série jeunesse, mais avec la complexité d’une série pour adultes », a affirmé l’actrice, face aux journalistes.
Du côté des acquisitions, Télé-Québec proposera la version française de Rematch, une série franco-hongroise signée Yan England (Sam, 1:54) et André Gulluni (Portrait-robot) qui chronique l’affrontement opposant le champion du monde d’échecs russe Garry Kasparov au super ordinateur d’IBM Deep Blue, en 1997.
Stéphan Bureau et compagnie
Toujours du côté des nouveautés, mais en variétés, magazines et autres documentaires, on mentionne la résurrection de Pignon sur rue, qu’on considère comme la première téléréalité québécoise, et l’arrivée d’Une époque formidable, un grand plateau qui marque le retour de Stéphan Bureau à Télé-Québec. « C’est le seul réseau qui ne m’a pas récemment congédié », a ironisé l’animateur.
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Stéphan Bureau au lancement de la programmation du diffuseur public, jeudi
Les amateurs de jeux-questionnaires devraient miser sur Soirée quiz, une émission pilotée par Tammy Verge et Antoine Vézina qui sera diffusée les mardis à 21 h 30. « Les fins de soirée, c’est un bon moment pour découvrir qu’on ne sait pas grand-chose », a rigolé Antoine Vézina.
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Tammy Verge et Antoine Vézina, qui animeront côte à côte pour la première fois à la télévision
Télé-Québec ramènera plusieurs valeurs sûres au cours des prochaines semaines, dont Belle et bum, Ça vaut le coût, Pour une fois, Dans les médias, Curieux Bégin, De garde 24/7, Génial ! et L’enquête McSween. À quoi tu joues ?, avec Jean-Philippe Baril Guérard, On ramassera demain, avec Pier-Luc Funk, Les temps fous, avec Édith Cochrane, et Au-delà du sexe, avec Rose-Aimée Automne T. Morin et Jonathan Roberge, reprendront également du service.
En 2025, on attend notamment Épique, une course contre la montre en pleine nature animée par Ève Côté, Donner l’goût, un magazine culinaire dans lequel Hélène Bourgeois-Leclerc sillonne les routes du Québec pour rencontrer des chefs d’ici et d’ailleurs, Deux hommes en or et Rosalie avec Ricardo, et Hiverganza, une compétition jeunesse hivernale.
Les parts de marché de Télé-Québec s’élevaient à 3,2 % l’année dernière, en hausse de 7 %. En raison de l’inondation qui l’empêche d’accéder à ses serveurs, le diffuseur n’a pas été en mesure de dévoiler ses émissions les plus écoutées.
Content Source: www.lapresse.ca
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